Nouveau week-end, nouvelles plongées … après les épaves et plongées profondes de la Méditerranée dans de l’eau bien bleue nous voici dans le golfe du Morbihan et son eau verdâtre. 🙂
Le choc est violent mais pour un seul (courageux ou chanceux ou … , c’est selon) plongeur qui est de tous les bons plans : votre serviteur et rédacteur de ce compte rendu.
Les plongées sont organisées par le club H2JO qu’on connaît maintenant bien !
Vendredi à Houat
Ça commence fort avec un vendredi à Houat. De mémoire, chaque fois que je viens ici je rêve d’y aller mais les conditions météo ne sont pas toujours assez favorable pour nous permettre la traversée (45 minutes environ, en semi-rigide c’est long)… mais cette année c’est un certain « beau temps » qui nous accompagne et nous autorise donc l’accès aux plongées sur l’île.
Après cette traversée donc nous jetons l’ancre (aille, pardon au fond, poussez-vous) et le 2e bateau s’accroche à nous.
Le topo de plongée est assez simple et nous décidons de le suivre, c’est une sorte d’aller/retour (un truc du genre aller main droite et retour main gauche), de toute façon la sortie est prévue au parachute, sauf si on est pile sur le mouillage.
Julie et Gilles nous « larguent » donc sur le site de « El Houarelez » et à peine la tête sous l’eau je reconnais les caractéristiques des plongées en Bretagne Sud : l’eau verte me saute à la figure comme s’il fallait faire un gros virage avec le week-end dernier et le bleu profond du Donator …
C’est ensuite le bulbe du pied de Laminaire à bulbe qui me marque, en fait j’adore ça et je rêve vraiment de rencontrer les phoques dans les forêts de laminaires … en Bretagne Nord !
Je croise une rose des mers sur laquelle je fais mes premiers réglages (ça ne bouge pas beaucoup, c’est pratique pour ça) … j’aimerais bien en prendre une en ultra macro un jour pour voir les détails comme vous pouvez les voir sur la fiche doris.
Les gorgones locales, moins éclatantes qu’en Méditerranée mais tout aussi magiques, dire que c’est une colonie d’animaux me fait toujours autant d’effet. Là encore l’ultra macro serait vraiment intéressante.
Que dire d’autre ? Qu’on croise des éponges comme cette Clione jaune impossible à rater tellement elle est grosse et d’un jaune éclatant.
Pour ces deux premières plongées je suis avec Christiane qui a la gentillesse de ne pas me montrer que je suis lent à prendre des photos :o) Je la vois tourner pendant que je me cale pour essayer de sortir une photo correcte … après avoir fait 2 ou 3 photos de mon sujet, je lève la tête et vois son phare un peu plus loin, elle cherche un truc et généralement me fait signe de venir voir … elle me débusque un nombre assez incroyable de choses à voir 🙂
On fait bien la plongée comme prévu mais au retour impossible de retrouver le bateau (grrrr), on sortira donc « au parachute » et après le palier réglementaire nous sortons la tête de l’eau pour voir que les bateaux sont assez loin en train de récupérer des copains.
Sauvetage d’une ancre
On commence à palmer un peu pour aller vers eux quand Léa nous interpelle (elle n’est pas très loin de nous) et nous explique que l’ancre est perdue au fond … C’est une situation assez cocasse et elle souhaite essayer d’aller la chercher mais il lui faut un binôme … Pensez bien que je manifeste mon intérêt immédiat pour participer aux recherches !
Après avoir récupéré tout le monde, Gilles vient récupérer nos binômes respectifs et mon matériel photo (bien trop encombrant pour une plongée consécutive, et de récupération d’ancre : c’est le genre de situation où il faut minimiser tout risque de problème vu qu’on est déjà en limite). Léa attrape le parachute de relevage, rapide check, un peu moins de 100 bars pour elle, 80 pour moi, Gilles nous donne 5 minutes max de recherche au fond.
Un peu de calme, un coup d’œil et un signe « on descend » et c’est parti.
Je reconnais le topo de la zone où on s’est mis à l’eau tout à l’heure et il ne nous faut que 2 minutes pour retrouver l’ancre, une de plus pour dégager la chaîne qui est bien prise dans les cailloux. Les étoiles de mer qui se sont déjà placées sur la route « volent » un peu (bizarrement mon côté « bio » est un peu en retrait, à méditer), le tas de chaîne est fait, Léa accroche le mousqueton sur l’ancre, me fait signe de m’éloigner (car quand ça décolle ça va très très vite) et gonfle le parachute, l’ancre s’envole vers la surface.
C’est tout content qu’on fera nos 3 minutes de sécurité+++ à côté de la chaîne de l’ancre et c’est tout joyeux qu’on sort la tête de l’eau. Trop cool, pour moi c’est la 1re fois que je vois (ou participe à) ce genre d’opération !
Je fais ma connerie
Sans doute dans l’euphorie du jour (déjà au réveil j’avais ma dose de connerie et l’arrivée tôt au club de plongée m’avait permis de faire un peu l’andouille) … bref, quand Gilles me demande de ranger le pavillon alpha je fais l’idiot et joue avec pour faire comme un drapeau d’arrivée d’une course pour le 2e bateau. Le hic c’est que j’ignore que le mât est démontable, et à mon 2e ou 3e tour en l’air, zoup, le dernier élément qui porte le drapeau se détache et le pavillon finit à la baille … plouf !
Entre le fou-rire dû à la situation et le fait que le pavillon est en train de couler j’hésite trop longtemps. Je suis en combinaison étanche, elle est bien fermée, je peux donc me jeter à l’eau pour le récupérer … oui mais uniquement s’il est à moins d’un mètre de profondeur car la combinaison étant pleine d’air je ne pourrai pas aller bien profond.
J’ai trop attendu, et au moment où je décide de piquer une tête pour tenter de le récupérer je fais comme Gautier dans le port l’an dernier qui essayait de récupérer ses plombs en étanche et ne pouvait pas descendre (vous avez vu avec quelle adresse je déplace votre attention sur un autre individu)… je suis moi aussi comme un con « bloqué en surface » surtout quand on plonge la tête la première, l’air fonce dans les jambes puis les pieds et la sensation de remonter en surface à l’envers est très … spéciale.
Ben voilà, Léa a récupéré une ancre et j’ai perdu un pavillon … quelle andouille, je me sens vraiment con.
Gilles est bien avisé de nous proposer de prendre des amers pour qu’on vienne plonger ici après le casse-croûte… « sait-on jamais ».
Casse-croûte sur Houat
La pause midi sur l’île n’est pas aussi géniale que nous l’avions espérée : le soleil n’est pas là et il fait un peu froid.
La même pause avec du soleil aurait été magique …
Les goélands sont peu farouches et je pense qu’il n’en faudrait pas beaucoup pour déclencher une émeute … surtout ne pas leur jeter un bout de pain ou un biscuit !
Deuxième plongée et récupération du pavillon
Après cette pause repas nous laissons Marylin, Isabelle et Monique (je crois) sur l’île et retournons sur le site où nous avons perdu (enfin, où j’ai jeté) le pavillon alpha. Les amers sont pris, les palanquées sont mises à l’eau.
Je ne le saurai qu’après être remonté 45 minutes plus tard, Franck a retrouvé le pavillon, je lui dois au moins un coup à boire !
Voilà donc deux sauvetages en une journée … c’est assez rare pour être souligné ! Le rhum va couler à flot ce soir !
Cette plongée un peu fade sera sauvée par une superbe seiche que Christiane me débusque et que nous suivons un peu, j’ai pu la cadrer comme je voulais et j’ai même un petit rush sympa.
Et quelques minutes plus tard alors que je termine tout juste mon dernier plan sur la seiche, ma binôme me fait des appels de phares pour me montrer des raies pastenagues ! Superbes, une grosse posée sous un caillou qu’on peut voir de face et un peu plus loin une petite (30 cm à peine) posée le long d’une faille.
Le retour se passe (presque) sans histoire avec le soleil qui fait une timide apparition sur l’océan.
Mais c’était sans compter sur Julie qui a décidé de nous faire le coup de la panne juste dans l’entrée du port …
Et elle encore qui a essayé de me faire finir au fond du port avec une manœuvre d’accostage dont elle est probablement la seule à détenir le secret … j’ai bien cru que j’allais finir la journée en beauté ! Merci Julie pour ce moment de franche rigolade.
La soirée ne verra ni le rhum ni le cidre couler à flot mais un bon resto qui a failli mal tourner avec quelques petites intoxications alimentaires (Christiane, Éric, autres ?) et une allergie pour Léa … qui nous vaudra un aller-retour express pour chercher des médicaments !
Quelle journée ! Peut-être que finalement ça serait pas mal que tout le week-end ne soit pas sur ce rythme !
Un samedi matin à la dérive
Que dire de ce samedi matin ? Au programme: une plongée de type « dérivante » … Comme j’en ai déjà fait une la dernière fois avec Christophe je me sens un peu « aguerri » et plus attentif à certains détails.
Jo a deux options : soit nous lâcher sur l’entrée du golfe, sur un fond de 30 m, soit à l’intérieur du golfe dans une zone où la profondeur tourne autour des 10 m.
Finalement, compte tenu de paramètres que lui seul est en mesure d’apprécier, il nous lâche sur les 30 m de fond.
Et comparée à la plongée dérivante de la dernière fois j’ai trouvé celle-ci franchement monotone, lente et d’un intérêt très très limité. Ça ne sera la plongée « des bons souvenirs » pour personne je crois.
Christiane s’occupe de l’éclairage et du parachute en fin de plongée, moi je gère, enfin, j’essaye de gérer la bouée de surface avec le moulinet et les 30 m de fils à dérouler/enrouler.
Je n’ai pas envie d’épiloguer et puis comme j’avais laissé l’appareil photo à la maison je n’ai même pas d’images à vous montrer (et puis avec le moulinet de la bouée de surface dans les mains je ne vois pas comment j’aurais pu faire).
Un petit casse-croûte « maison »
Une photo pour tout résumer …
Samedi après-midi aux Gorets
Là voilà, la plongée de rêve, celle qu’on pourrait refaire 20 fois sans problèmes … Les Gorets, c’est un spot magique à l’entrée du golfe, un endroit … où on rencontre tout ou presque tout ce qui peut être vu dans la région !
Bien décidé à progresser en photo macro (et à tenter un truc en vidéo macro) j’ai remis mon objectif fétiche pour ça … espérant ne pas « tomber sur du gros » qui ne rentrera donc pas entièrement dans le cadre ! Je ne sais pas trop pourquoi mais j’ai l’impression que c’est une des dernières plongées que je fais avec cet objo …
Détail d’une gorgone dont tous les polypes sont rentrés. Je n’ai pas pu rester assez longtemps pour voir s’ils sortaient au bout d’un certain temps, d’ailleurs je me pose beaucoup de questions à ce sujet : pour quelle raison tous les polypes sont rentrés ? Et comment ça réagit ?
Voulant prendre en photo les deux petites « trompes » du bout du museau du congre j’ai remarqué le petit macropode qui lui fait face. 🙂
La blennie classique, toujours aussi sympa et qui prend la pose pour la photo …
Une coryphelle mauve (j’espère ne pas me tromper) magnifique, je pourrais rester des heures à observer ces toutes petites bestioles, j’ai 1000 questions à leur sujet en commençant par leurs couleurs et leurs formes … magie de la nature.
Des tacots qu’on a plus l’habitude de croiser sur les épaves, il y en a de toutes les tailles !
Des dizaines de Grandes Vieilles qui s’échappent trop vite pour que j’en fasse une photo sympa, ça me donnera même l’occasion de réfléchir à un nouveau paramétrage de mes flashes, impossible d’y passer le temps nécessaire sous l’eau, j’y réfléchirai une fois de retour à la maison !
Christiane me dégotte même des soles … ou targeur … hummmm je laisse aux spécialistes le soins de faire l’identification mais n’ayant pas la tête en face de moi je n’ai pas pu prendre ce qui permet justement de faciliter l’identification !
Ha retour sur une gorgone dont les polypes sont déployés. 🙂
Une crevette pour la route, là encore j’hésite entre Grande crevette rose et Petite crevette rose, je laisse les experts de l’analyse du rostre se préoccuper de ça …
Des mulets, des bars (que je n’ai pas pris en photo), des rascasses, des congres, des crabes, des araignées, des homards … bref je crois qu’il ne manquait rien sur cette plongée !
Après nous avoir un peu speedés au départ du club pour cause d’un bateau en panne qui nous obligera à revenir vite pour prendre d’autres clients, Gilles nous fera finalement visiter le fond du golfe (Cathy lui ayant téléphoné entre temps pour l’informer que le bateau en panne était réparé et que nous n’étions donc plus pressés, vive les téléphones mobiles).
Le samedi soir c’est balade et galettes …
Pour cette dernière soirée bretonne nous allons faire un tour « comme chaque fois » du côté de la pointe du Grand Mont et la croix du Grand Mont.
Y a pas à dire, le beau temps breton c’est quand même pas rien, je peux rester des heures planté là … mon imagination vagabonde et les histoires du comte de Kermeur remontent vite …
Ce soleil couchant me donne envie de continuer mes conneries … J’arrive même à embarquer une partie du groupe dans mon délire de « photo de jeunes » :o)
L’apéro au pied du château de Suscinio sera un moment sacrément sympa, j’hésite entre les moustiques, la découverte du site ou le côté 4×4 de la conduite de Marylin comme meilleur souvenir de cette étape …
Le cidre coulera à flot ce soir et la moitié du groupe ira même « finir la soirée » au festnoz d’à côté … je ne pourrai pas vous en parler car j’ai fait l’impasse sur cette étape, pas que je n’avais pas envie mais plutôt que parfois il faut savoir dire non, mon quota de conneries étant déjà bien entamé je n’ai pas voulu risquer d’en faire une grosse.
Dimanche sur l’épave de l’Angers
Pour cette dernière plongée, et comme la météo est toujours aussi clémente (pas de houle, mer calme), Jo nous amène sur l’épave de l’Angers.
Mis à part qu’il nous a indiqué qu’elle fait 45 m de long alors qu’en vérité c’est 75 m je n’ai rien à dire, il nous a amené directement dessus et tout le monde est heureux … Pour ma part le binôme « photographes » est reconstitué et je plonge donc avec Léa, je me sens un peu moins seul à avoir des antennes et des flashes sous l’eau. 😉
Nous sommes parmi les derniers à nous mettre à l’eau et, une fois arrivés en bas, nous pouvons admirer l’ancre qui fait des bonds sur le sable et dégage un nuage de particules … On décide de remonter pour dire à Jo que l’ancre n’est plus sur l’épave et pour nous y repositionner. En remontant nous croisons Jérôme et Laurent qui sont à moins d’un mètre de la surface et à qui on dit de faire demi-tour.
Le temps de remonter un peu l’ancre, de replacer le mouillage et nous voilà en descente pour la 2e fois … Arrivés en bas on accroche bien l’ancre sur la superstructure du bateau (cette poutre métallique à moitié ensablée fera l’affaire) et nous nous lançons à la découverte de l’épave.
Le museau d’un congre … il a une bonne gueule non ?
Les podias de l’étoile de mer Glaciaire toujours aussi délicats et la zone oculaire photosensible au bout.
Des homards trop gros pour rentrer dans le cadre … je vous assure que je n’ai jamais rencontré autant d’individus de cette taille ! Waow !
Voulant absolument prendre l’hélice en photo nous nous dirigeons d’un côté … pour admirer la proue. 🙂 Raté donc direction sens inverse … et c’est là que les 45 m m’ont paru vraiment bien longs … Maintenant que je sais que c’est 75 m ça me semble un peu plus normal.
L’hélice par Léa, moi en macro je n’ai même pas essayé 🙂
Voilà qui termine super bien ce week-end, quelques heures de route sans histoire (on passera sous silence la nourriture gâchée à la lancer sur l’autre mini-bus … 3 bonbons et une demi-madeleine) et nous voici de retour à la maison …
Les photos
- Photos publiques (by Léa)
- Photos publiques (by Éric)
- Photos privées (by Éric), vous devrez vous identifier pour les regarder…